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Poème couronné par l’Académie des Jeux floraux du Languedoc.


À M l’abbé J.―Eugène Martin.






Nous sommes sur le fier plateau du mont Sainte-Anne.
Devant nous, vers le sud, dans la mer calme et plane
― D’où semble s’élever un suave sanglot ―
Ainsi qu’un colossal et muet cachalot
Émergeant des flots bleus, l’île Bonaventure
Profile vaguement son contour qui s’azure
À travers les réseaux d’un brouillard opalin
Teinté des feux pâlis du jour à son déclin.
Alentour, par milliers, margaulx, mauves, marmettes,
Grèbes, macreuses, gods, cormorans et mouettes
Tourbillonnent, pendant que, plus bas, vers le nord,
Sur des bateaux mouillés dans l’onde qui s’endort