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les aspirations


Tu disparus alors comme un astre se couche,
Et le vent de l’exil, glacial et farouche,
Emporta ton esquif bien loin des tiens en pleurs.
Ton départ ténébreux attrista nos rivages,
Et seize ans tu subis le plus dur des servages,
Ton cœur aimant saigna de toutes les douleurs.

La mort seule devait sonner ta délivrance.
Et maintenant, au bord de l’Océan immense,
Tu dors en paix, bercé par le flot solennel
Qui te chante toujours son hymne de souffrance,
Tu dors enseveli sous la terre de France
Comme l’enfant caché dans le sein maternel.
 
Là nul ne t’ira plus abreuver d’amertume,
Et ton nom, si longtemps enveloppé de brume,
Par l’ombre de l’exil si longtemps obscurci,
Brille au-dessus d’un gouffre où bave encor la haine,
Comme l’arc-en-ciel luit, dans sa splendeur sereine,
Sur l’abîme écumeux du vieux Montmorency.