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les aspirations


Mère, écarte un moment le suaire qui cache
Ton front dont les rayons éclairaient mon chemin,
Ouvre tes yeux et prends ces feuillets dans ta main :
La pudeur et la foi n’y verront pas de tache.

Lis ces vers où mon âme a versé tout son feu,
Et sur qui sans danger s’abaisse l’œil des vierges.
Quelques-uns sont éclos à la lueur des cierges,
Presque tous sous l’éclat du grand firmament bleu.

J’ai fait dans la retraite un livre austère et chaste ;
J’ai chanté pour le Christ et pour la vérité.
J’ai mis dans mes accents toute la probité
Qu’épancha dans le mien ton cœur enthousiaste.
 
J’ai chanté pour l’art saint et pour les saints autels,
Malgré la surdité coupable de l’époque.
J’ai chanté le passé que notre histoire évoque,
J’ai chanté des aïeux les labeurs immortels.