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les aspirations

Bondissent de la flotte à travers la campagne,
Et, la torche à la main, Rollo les accompagne.
Pour démoraliser les défenseurs du fort,
Ils promènent partout l’incendie et la mort
Parmi de malheureux paysans sans défense
Qui n’ont qu’un tort, celui d’aimer toujours la France.

Après avoir longtemps battu les alentours,
Assouvis de pillage, ainsi que des vautours
Qui, repus, sont encor de carnages avides,
Ils marchent sur Sorel dont les logis sont vides.
Étreignant le hameau dans un cercle d’acier,
Ils volent vers le fort, où tonne l’obusier,
Au pied duquel nos preux attendent, toujours fermes,
Ceux qui sèment la mort et le deuil dans les fermes.

Avec une fureur terrible, les Anglais
Attaquent les guerriers de Sorel aux reflets
D’un grand brasier qui flambe au milieu des ténèbres
Et donne aux combattants l’air de spectres funèbres
Agitant dans la nuit des bras démesurés.