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les aspirations

L’horizon s’élargit en un cercle de nacre ;
L’air tiède et transparent s’emplit d’un parfum âcre
Comme celui qui vient des arbres résineux,
Et puis presque aussitôt un cri vertigineux,
Où vibrait vaguement la clameur du tonnerre,
Dans les mâts du navire éclata : Terre ! terre !

Et la terre monta dans la sérénité
De l’espace inondé des rayons de l’été,
Dessinant des forêts et des grèves d’opale
Pleines d’une fraîcheur suave et virginale.
Et quand le couchant d’or sombra dans l’Océan,
— Lent, calme et solennel, un cantique géant
Annonçait aux échos du Canada sauvage
Que des braves venaient de fouler son rivage,
Apportant avec eux ― signe de liberté ―
L’étendard de la France et de la Chrétienté.