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les aspirations


Et lorsque ton cercueil disparut sous la terre,
Dans le gouffre implacable où nul rayon n’a lui,
Je crus que tout mon être au fond du cimetière
 S’ensevelissait avec lui.
 
Depuis lors je supplie en vain Dieu qu’il m’exauce,
Je lui demande en vain la joie et le repos ;
Je pleure, et je voudrais qu’en la nuit de ta fosse
Un de mes pleurs coulât, pour y baiser tes os.

L’amour que je te garde à tout saura survivre,
Fera battre toujours mon cœur inconsolé,
Et je voudrais qu’un vers immortel dans mon livre
 Redit ton nom immaculé.

Ce nom sans tache, père, en tremblant je le trace.
Il brille sur la page où mon front a pâli,
Et comme un talisman sacré que l’on embrasse
 Saura le préserver de l’éternel oubli.