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les aspirations


Comme un émail géant l’éden au loin chatoie ;
Et dès qu’un groupe arabe, en marchant vers Alger,
Voit à l’horizon bleu ses palmiers émerger,
Il les salue avec une clameur de joie.

La caravane sait qu’elle va trouver là
Des fruits délicieux, des eaux rafraîchissantes…
Elle aborde dans l’île aux rives séduisantes
En regardant le ciel et répétant : Allah !

Elle dort tout un jour au bord de quelque source,
Bercée aux trémolos des oiseaux familiers,
Laissant paître au hasard, à travers les halliers,
Les pauvres méharis tout brisés de leur course.
 
Elle dort sous l’arceau d’arbres toujours en fleur ;
Et quand les chameliers, remis de leurs fatigues,
Quittent ce paradis plein du parfum des figues,
Ils gardent dans leur veine un peu de sa fraîcheur.