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le colosse


Il semble défier les ondes déchaînées,
Le choc des ouragans et l’effort des années.
Stable comme le roc, calme comme l’airain,
À peine il sentirait la foudre sur son arche.
Il montre ce que peut un peuple altier qui marche
Guidé par le flambeau du progrès souverain.
 
Oui, l’éclair vainement le choisirait pour cible.
Il est inébranlable, il est indestructible,
Et son lourd tablier est un large chemin
Où, rivaux fraternels, ardents, la tête haute,
Tous, Saxons et Latins, passeront côte à côte,
Du même pied alerte et la main dans la main.

Sous sa masse de fer l’abîme asservi tremble.
Du haut de ce balcon auquel nul ne ressemble,
L’œil contemple, charme, les trésors inouïs
Qu’en vidant son écrin fécond sur un rivage
La nature prodigue, en sa splendeur sauvage,
Étale sans mesure aux regards éblouis.