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la sucrerie


Soudain le timbre clair d’un porte-voix résonne…
Un grand cri de triomphe y répond aussitôt,
Et chacun vient s’asseoir autour d’un long tréteau
Où le sirop abonde, où la crêpe foisonne.

On mange goulûment, du grand au plus petit.
Le feu de la gaîté dans tous les yeux scintille.
À défaut de vin vieux, l’esprit gaulois pétille,
À défaut de plats d’or, on a de l’appétit.

Après les gais propos viennent les chansonnettes ;
Le maître de céans, un ancien marguillier,
D’une voix de stentor chante à s’égosiller,
Et son refrain tonnant fait rire des brunettes.

Un robuste garçon dit sur un ton très faux
Un couplet amoureux où la morale boite ;
Un quolibet d’enfant lui fait fermer sa « boîte »
Au milieu d’un fou rire et d’éclatants bravos.