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la sucrerie


Les sucriers ne font aucune résistance,
Car les nouveaux venus sont autant d’invités,
Et, désertant leur seuil où croulent les pâtés,
Ils laissent le champ libre à la réjouissance.
 
Ainsi que les oiseaux sous le vent printanier,
Les amis du village en tous sens se répandent,
Et déjà des marmots aux branches se suspendent
Pour tâcher d’y saisir les nids de l’an dernier.

Se lançant des boulets de neige, des espiègles,
Tout près de la cabane, en deux camps divisés,
Tour à tour triomphants, tour à tour repoussés,
Se livrent, fous d’ardeur, une bataille en règles.

Les raquettes aux pieds, et marchant de travers,
Des écoliers vont boire aux coupes de l’érable,
Suivis, dans les halliers, d’un essaim adorable
Dont le rire argentin attire les piverts.