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les aspirations


Devant le dieu Dollar allaient s’agenouiller ;
Et des jougs écrasants qu’ils avaient su broyer
Après tant de combats, de revers lamentables,
Ils forgèrent des fers nouveaux pour leurs semblables ;
Et quatre millions d’êtres humains, hélas !
En vain vers leurs bourreaux tendaient toujours leurs bras,
En vain les suppliaient de rompre leurs entraves.
Et je pleure en songeant à ce peuple d’esclaves ;
Je pleure, car j’entends encore, au bord des flots,
Les lamentations, les déchirants sanglots
Des femmes, des enfants, des vieillards aux fronts chauves,
Frissonnant sous le fouet comme des bêtes fauves ;
J’entends ces mots, jadis si souvent répétés :
— Mais qu’avons-nous donc fait pour être ainsi traités ?
Nous avons comme vous, les blancs, un cœur qui vibre.
Pourquoi sous le drapeau que la guerre fit libre
N’avons-nous pas aussi notre place ? Pourquoi
Liguez-vous contre nous la misère et l’effroi ?
Pourquoi déchaînez-vous contre nous vos colères ?
Est-ce que devant Dieu nous ne sommes pas frères ?
Pourquoi les jours sans pain et les nuits sans sommeil ?
Est-ce bien notre faute à nous si le soleil