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les aspirations


Ce que leur refusait la terre des aïeux,
Durent courber le front sous des jougs odieux.
Ils portèrent longtemps les fers du despotisme,
Renfermés dans un sombre et farouche mutisme.
Mais, un jour, fatigués de subir les impôts,
Las d’être aiguillonnés comme de vils troupeaux,
Ces âpres travailleurs, si patients naguère,
Osèrent défier la puissante Angleterre ;
Et, nouveau Spartacus dans un monde nouveau,
Washington arbora l’audacieux drapeau
De la rébellion et de l’indépendance.
La lutte fut terrible, et souvent l’espérance
Parut abandonner ces hommes si hardis,
Qui combattaient toujours sans aide, un contre dix,
Et n’avaient pour rempart que leur seule vaillance.
Ils allaient succomber peut-être, quand la France,
Qui tant de fois avait abattu les tyrans,
Qui tant de fois courut au secours des souffrants,
Et qu’on ne vit jamais ployer sous la défaite,
Envoya vers ces preux l’immortel La Fayette.