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les aspirations


Ô souvenir béni ! sur notre promontoire
Retentissaient alors de longs chants de victoire,
De doux sanglots mêlés à des cris triomphants ;
Une mère, d’amour et de joie éperdue,
Et que depuis longtemps ses fils croyaient perdue,
Avait enfin tendu les bras à ses enfants.

Et Québec célébrait la France revenue.
Dans nos murs éclatait une ivresse inconnue,
Provoquant quelquefois de sublimes excès ;
Et de très loin, à pied, par des routes ardues,
Des vieillards haletants et des femmes rendues
Accouraient saluer l’étendard des Français.
 
Dans un même transport d’amour et d’allégresse,
Les champs, les bourgs, la ville avec sa forteresse,
Pour fêter, ce jour-là, l’héroïsme et l’honneur,
Faisaient tonner l’airain, parler la poésie,
Et sur son luth divin le divin Crémazie
Chantait « le plus aimé de nos jours de bonheur ».