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les aspirations


Ils rêvent de cueillir les plus brillants lauriers ;
Ils luttent enflammés d’une ardeur souveraine,
Et nul peuple jamais n’a produit des guerriers
Plus nobles et plus beaux que vos guerriers, ô reine !

Leur œil est quelquefois hautain, jamais moqueur ;
D’une fierté sans nom leur âme est toute pleine ;
La brise Liberté leur souffle dans le cœur,
Comme le vent de mai dans les fleurs de la plaine.

Grandis sous un soleil toujours resplendissant,
Ils sont les fils des monts avoisinant les nues,
Où César a laissé pour toujours, en passant,
L’ombre des plis sanglants de ses aigles vaincues.

Ils sont les descendants de ces conquistadors
Qui, le cœur débordant d’une ardeur inouïe,
Assoiffés d’inconnu, cherchant de nouveaux bords,
Léguaient des continents à leur reine éblouie !