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les aspirations


Hélas ! comme à l’époque où vivait Diogène,
Pour voir un honnête homme il faut longtemps chercher.
La vertu de tout temps a paru se cacher :
Tel le pur diamant dans l’ombre souterraine.

Comme aux jours si lointains de l’immortel railleur,
Le vice est impudent, la probité modeste,
Et partout l’imposture hypocrite déteste
Quiconque aime le droit, la justice et l’honneur.
 
Hélas ! comme autrefois bien des scélérats trempent
Dans des complots aussi lâches que ténébreux.
Hélas ! plus que jamais les fourbes sont nombreux,
Plus que jamais aussi les ambitieux rampent ;

Et quand dans la cité je rencontre aujourd’hui
Un tribun que la voix du devoir toujours guide,
Dont rien ne fait fléchir la constance intrépide,
Je voudrais que chacun s’inclinât devant lui.