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aux canadiens des états-unis

Qui vibrent pour le grand, pour le pur et le juste,
Votre robuste foi, votre croyance auguste.

Oui, vous chérissez tous le rivage lointain
D’où voulut vous bannir l’insondable destin,
Et, des chers souvenirs d’antan l’âme bercée,
Souvent vous contemplez des yeux de la pensée,
Dans un rayonnement féerique et triomphant,
Le vieux foyer témoin de vos ébats d’enfant,
Le sentier qu’en courant, pris d’une gaîté folle,
Vous suiviez, tous les jours, au sortir de l’école,
Le bosquet verdoyant, plein de confuses voix,
Où vous avez aimé pour la première fois,
Et la tant vieille église, aux murs voilés de lierre,
Où vous alliez prier auprès de votre mère,
Dont les yeux, ô douleur ! pour toujours se sont clos.
Devant vous apparaît parfois le sombre enclos
Qui vous vit bien souvent penchés sur une tombe,
Et, quand vient le printemps, le vent du soir qui tombe
Semble vous apporter par moment les parfums
Des fleurs dont vous orniez le tertre des défunts
Qu’a gardés dans son sein le sol de la patrie.