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à mes deux mères


L’or de ma poésie est encor dans la gangue ;
Je n’ai pu ciseler le métal vierge et pur.
Je ne réclame aussi, moi, le poète obscur,
Que le mérite seul d’avoir appris ta langue.

Mais, en t’ouvrant bientôt mon livre, je saurai
Te bien prouver qu’aux champs lointains du nouveau monde
Ta race a conservé ta sève si féconde,
Et ton souvenir reste un souvenir sacré ;
 
Que, malgré la conquête et malgré l’arbitraire,
Nous n’avons, Canadiens, désespéré jamais,
Qu’aux bords du Saint-Laurent, sous l’étendard anglais,
Tes fils t’aiment toujours, ô ma mère ! ô ma mère !