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Vous voyez, M. W. Chapman, que les compétiteurs peuvent, être nombreux. Renoncez-y de bon gré, ce sera plus noble.


CHAPMAN

Il peut protéger de son ombre
Le troupeau le plus populeux.
En été, des oiseaux sans nombre
Chantent sur son front onduleux.


Je rêve !… Le troupeau le plus populeux ! ! ! (qu’est-ce que ça veut, dire ?…

Il doit être bien beau, ce vers, quand on le comprend…... Mais je n’admire jamais de confiance, je n’ai pas la foi poétique ; un vers n’a pour moi rien de péremptoire. Raisonnons, s’il vous plaît.

Populeux signifie très peuplé. Donc, un troupeau populeux est un troupeau très peuplé. Peuplé de quoi ?… grands dieux ! serait-ce de vermine ? Aoh ! Shocking ! Vous allez me dégoûter de la poésie.

Devant cette lourde plaisanterie, je me suis emparé du lourd dictionnaire de Larousse, — le même avec lequel M. Fréchette a écrit sa Petite Histoire des Rois de France — je l’ai ouvert à la lettre P, et, j’y ai trouvé ceci :


Ainsi de tige en tige, ainsi de race en race,
De ces troncs populeux la famille vivace
Voit tomber, remonter ses rameaux triomphants.

A demi satisfait de ce que M. Fréchette appellerait, lui, une trouvaille, j’ai ouvert Bescherelle, et j’y ai copié le vers suivant :

Sans cesse reproduit leur foule populeuse.

Après cela, M. Fréchette, allez-vous continuer à