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LES VOIX D’OUTRE-MER



Le jour où l’auteur des Fleurs boréales faisait dire à la Patrie qu’il avait remporté le premier prix de poésie décerné par l’Académie française, il devait, grisé par la superbe inhérente aux médiocrités, avoir complètement perdu la tête ; et ce que Ferdinand Brunetière, un des quarante immortels, dit dans la Grande Encyclopédie du XIXème Siècle va prouver tout de suite que le démenti que j’ai opposé à la vantardise de M. Fréchette était mille fois justifiable.

Après le Dictionnaire, dit Brunetière, l’une des principales occupations de l’Académie française est le jugement de ses nombreux concours et la distribution de ses prix. Elle n’en a pas actuellement moins de vingt-trois à décerner chaque année, dont dix-sept sont des prix littéraires et six par conséquent des prix dits de vertu. Le prix d’éloquence, fondé par Balzac, et le prix de poésie, dont les fonds, après avoir été faits d’abord par les académiciens eux-mêmes, l’ont été longtemps par une fondation qui remontait à M. de Clermont-Tonnerre, évêque de Noyon, membre de l’Académie française, et le sont aujourd’hui par le budget, sont les seuls qui soient mis au concours, à proprement parler, c’est-à-dire, les seuls dont le sujet soit donné par l’Académie.