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Plagier Larousse, passe encore ; mais en être réduit à plagier M. Chapman, c’est désolant pour le poète-lauréat.

Pour prouver que M. Fréchette a bien plagié M. Chapman, je cite les sonnets de celui-ci et les vers que le Journal du Dimanche a publiés.

Ses citations faites, Perse ajoutait :

Comme vous voyez par les italiques, M. Fréchette a emprunté à M. Chapman ses idées, ses vers, ses mots et jusqu’à ses rimes.

Y a-t-il eu entente entre les deux poètes ? Est-il convenu que M. Chapman empruntera à M. Fréchette ses idées, ses vers, ses mots et ses rimes dans la prochaine poésie qu’il publiera ?

Je l’ignore. Mais toujours est-il que cet échange serait bien aussi drôle que l’échange que la Patrie et la Minerve font depuis quelque temps de leurs caractères.

Avant de faire comparer les vers de M. Fréchette avec les miens, je ferai remarquer — avec une modestie moins connue que celle du chêne de la Patrie — que je n’ai pas jugé mes sonnets, Joies et souffrances d’hiver, dignes de figurer dans mes Feuilles d’Érable tandis que le Bonhomme Hiver s’étale crânement dans les Feuilles volantes, où le lauréat a eu le soin, par exemple, pour faire disparaître un peu les traces de son plagiat, de ne pas rééditer la dernière partie de la pièce en question.

Cela dit, je laisse les deux poètes parler alternativement, me contentant d’indiquer çà et là les endroits où le Maître semble avoir eu un peu plus ou un peu moins d’admiration pour son disciple.