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M. Fréchette, en volant Victor Hugo, a écrit dans ses Oiseaux de neige :


Et puis il faut monter pour aller jusqu’à toi.


Assurément, je ne puis aujourd’hui répéter à M. Fréchette ce qu’il disait au lac de Belœil, qu’il confondait avec l’Arc de Triomphe, car il ne faut guère s’élever pour aller jusqu’à lui.

La tâche que l’on s’impose en s’occupant de M. Fréchette comme littérateur est certainement peu enviable. Soit ! Mais je l’accomplirai, cette tâche, pour venger tous les écrivains canadiens que le lauréat, a toujours essayé d’écraser de toute la hauteur de sa réputation usurpée. Et quand le Bon Combat aura fini de fustiger le chêne Fréchette, qu’il lui aura fait tomber tous ses glands, c’est-à-dire ceux de Victor Hugo & Cie, je prendrai, à mon tour, la gaule, je lui ferai choir jusqu’à sa dernière feuille, j’en ferai un tronc qui ressemblera à ceux de ces arbres que les vers ont mangés et que l’on dédaigne parce qu’ils ne peuvent plus servir même comme combustible.


III


Pour donner aux littérateurs canadiens, que le chêne de la Patrie a toujours voulu cacher de sa frondaison d’emprunt, un avant-goût de ce que je