Page:Chapman - Le Lauréat (critique des œuvres de M. Louis Fréchette), 1894.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LAISSÉ À LUI-MÊME



Comme les joyaux que j’ai à détacher aujourd’hui des pendeloques littéraires de M. Fréchette sont très nombreux, j’entre brusquement en matière, et je commence mes citations en désenfilant les premières perles qui me tombent sous la main :

À M. ALFRED GARNEAU :

Et si parfois, hélas ! au festin de la vie,
Ta coupe s’emplissait de fiel,
Un ange sera là, mystérieux génie,
Pour y verser encor du miel.

Ces vers, qui ont été écrits à l’occasion du mariage d’un ami, expriment un souhait bien sincère, je n’en doute point.

Seulement, je ne comprends pas comment l’ange du foyer pourrait trouver de la place pour verser encore du miel dans la coupe du festin de la vie, quand elle est déjà pleine de fiel.