Page:Chapman - Le Lauréat (critique des œuvres de M. Louis Fréchette), 1894.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.


VIVE LA FRANCE !



En 1880, au moment où M. Fréchette reçut de l’Académie française un des prix Montyon, j’étais assez vieux, je connaissais assez les écrivains du jour, j’étais suffisamment renseigné sur le mouvement littéraire à Paris, pour savoir à quoi m’en tenir sur le mérite des Fleurs boréales et des Oiseaux de Neige et sur l’importance de leur couronnement par M. Xavier Marmier, à la tête d’un petit comité d’académiciens sympathiques au Canada.

Je savais parfaitement que les Fleurs boréales et les Oiseaux de Neige n’étaient que des imitations plus ou moins subtiles des modernités parisiennes, que Papineau, la meilleure pièce du volume couronné, était un double pastiche de Bonaparte de Lamartine et d’Un soldat de l’Empire de Crémazie, comme j’avais aussi la certitude qu’en France il n’y a que les jeunes gens, les débutants, qui acceptent