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lards sont rares chez eux. Il est donc possible que, comme chez certains peuples visités dans le Haut-Nil par Schweinfurth, on aide à mourir ceux qui s’attardent à vivre. Les Ndrys sont anthropophages, mais ne conservent pas la graisse humaine. Malgré le sort fait à leurs dépouilles, ils ne sont point tout à fait oublieux des morts et portent leur deuil en se poudrant à blanc les cheveux et le visage.

Ces barbares coutumes n’empêchent pas ces gens d’avoir une certaine politesse. Ils se serrent les mains à l’européenne, ou bien l’arrivant tend les deux mains et serre entre elles celles de son ami. Ils ont pour le blanc une déférence craintive et marquent leur étonnement en ouvrant largement la bouche et la couvrant de leur main droite sans pousser d’exclamations.

Ils se taillent les dents de devant en pointe et pratiquent la circoncision des garçons vers dix ans : les filles sont généralement excisées.

Les Ndrys n’ont pas ou presque pas de religion. On voit cependant suspendus à la porte de quelques cases des ossements, des plumes, des cornes, de menus objets enveloppés dans des herbes : ce sont, paraît-il, des Borrou, qu’ils pronon-