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venues là par voie d’échange après avoir cessé de plaire ailleurs ; il en est de même des boucliers. Et c’est un fait curieux que cette absence de l’industrie du fer chez cette tribu qui vit dans un pays où les métaux abondent. La ligne de faîte des monts d’Aremberg est toute traversée de filons métalliques : étain, argent, cuivre, peut-être aussi platine et fer, sont répandus partout en couches compactes.

Sans doute, dans leur lointain pays d’origine, la plaine du grand fleuve sur les rives duquel ils habitaient, ne laissait-elle pas apercevoir hors de l’épaisse couche d’alluvion le fer qui recouvre toute l’Afrique d’un océan à l’autre. Et depuis leur changement d’existence, vivant entre les Mangias et les Togbos habiles forgerons, et par conséquent suffisamment approvisionnés d’armes, ils n’ont pas été contraints d’apprendre le travail du fer.

Cependant l’on a trouvé chez eux un bibelot qui eût fait la fortune des camelots et la joie des boulevards.

Ce n’est ni la « question romaine » ni même la « séparation de l’Église et de l’État » ; c’est la question de l’esclavage, des menottes en fer réunies et fermées par quatre mailles longues portant deux