Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/85

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

collines élevées et boisées, à une altitude de 540 mètres, soit environ à deux cents mètres au-dessus du poste de la Kémo. Il est sur la ligne même de partage des eaux des bassins du Tchad et du Chari.

Les Ndrys viennent du N. E. du continent ; originairement, ils étaient établis sur les rives d’un grand fleuve, le Bahr-el-Ghazal peut-être.

À quelle cause faut-il attribuer l’émigration des Ndrys ? Sans doute à l’envahissement de leur pays par une race conquérante, Égyptiens, Arabes ou Nubiens. Les Ndrys confirment cette loi de dédoublement qui a présidé à toutes les grandes migrations des peuples : Asiatiques, Européens ou Africains. Pendant qu’une partie de la tribu restait attachée à ses pénates, et acceptait le joug du conquérant, l’autre fuyait l’asservissement et cherchait, sous d’autres cieux, un pays où elle pût vivre libre. Elle s’établit entre les monts d’Aremberg et l’Oubangui dans une région qui ne lui rappelait qu’imparfaitement la patrie absente.

Un groupe d’émigrants, pris du besoin de vivre dans des conditions identiques à celles que leur