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vers une des danseuses du second rang qui s’avance. Elles exécutent des pas élégants et sont remplacées successivement par leurs compagnes.

La troisième figure est fort originale : à un signal donné, au milieu d’un effroyable redoublement de musique, les deux rangées de danseuses exécutent des avant-deux, en s’accompagnant de chants repris en chœur. À la troisième reprise, les deux rangs, très alignés, se rencontrent violemment, chacune des danseuses heurte du ventre le ventre de son vis-à-vis, et ce choc, produit avec ensemble, fait un claquement très fort et très bizarre. »

Toutes ces ballerines, absolument nues, restent décentes au milieu de leurs contorsions. Et cette observation de mon camarade que je faisais moi-même plus haut se retrouve dans la relation si sobre du voyage de Nebout.

« Malgré ce geste, dit-il, cette danse n’a rien d’obscène, car elle est exécutée très simplement ».

Rien n’est curieux comme une joute de vitesse en pirogue, organisée par les Banziris, sous les yeux des Français. Ils chantent :

« Oh ndeco, ndeco ndeco
Oh ndeco para Fara poca. »
Poussons, vite, vite, vite,
Vite, le Français est notre ami.