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ÂME D’ESCLAVE

(mœurs sahariennes)


Jusqu’à présent nous avons parlé de la vie des barbares d’Afrique d’après l’observation des civilisés ; mais un autre moyen s’offre à nous d’apprendre les mœurs, de pénétrer les idées des noirs : c’est d’écouter leurs récits. Ils ignorent les subtilités de la composition et les artifices de la littérature : mais le réalisme simpliste avec lequel ils racontent leurs souvenirs, quand ils les racontent, n’est pas sans charme. En tout cas, il est le meilleur gage de leur sincérité. Faute peut-être de savoir orner leurs récits, ils se montrent à leurs auditeurs tels qu’ils sont ; et c’est là ce que nous pouvons souhaiter de mieux.

ÂME D’ESCLAVE est le récit, fait par un pauvre diable, de sa propre vie. Ce noir, métis de