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sation n’a été représentée jusqu’à présent dans l’Afrique barbare que par des individus isolés ou relativement peu nombreux qui, trop souvent même, ont semé la terreur sur leur passage, au lieu de s’attacher à provoquer la sympathie et la confiance.

Que sera-ce donc lorsque, par tant de voies ouvertes de toutes parts à travers le Continent, toute une population accourue d’Europe se sera implantée parmi les races autochtones !

Comment les nouveaux venus se comporteront à l’égard des anciens occupants du sol ; s’ils les absorberont, ou bien si les races différentes coexisteront sur la même terre sans chercher à s’entre-détruire, c’est ce que l’on ne saurait dès maintenant prévoir.

Mais, ce que nous voulons dire c’est que, en fort peu de temps, on aura vu les sociétés noires perdre de leurs caractères originaux. Des organisations rudimentaires qu’elles possèdent aujourd’hui il ne restera sans doute plus, dans un avenir rapproché, aucun souvenir.

En effet les peuples noirs barbares — et surtout les fétichistes — n’ont pas de littérature, et à plus forte raison pas d’histoire. Leurs traditions orales