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immense parcours sera, peut-être dans un avenir prochain, marqué par le rail. Le Transsaharien projeté, déjà amorcé, portera le voyageur par dessus l’Atlas, à travers le Sahara et le Soudan vers le Tchad, ou jusqu’aux rives lointaines du Congo.

Quelles transformations sociales verra-t-on s’accomplir chez les races de l’Afrique, quand chaque nation européenne aura de son côté créé ainsi des voies nouvelles et porté son activité jusqu’au cœur de l’empire qu’elle s’est taillé dans le continent noir ?

Déjà la civilisation a entamé, çà et là, la barbarie primitive. D’ailleurs partout où le blanc passe — et surtout quand il passe pacifiquement — il laisse derrière lui quelque germe de progrès. Sur ses pas, les idées s’élargissent, les mœurs se modifient, les aspirations s’élèvent, des besoins nouveaux se révèlent. L’évolution une fois commencée s’étend du village à la tribu, de la tribu à la peuplade, puis aux peuplades voisines. Cela est lent, certes ; mais cela finit fatalement par s’accomplir.

Et encore doit-on observer, en considérant les quelques changements déjà réalisés, que la civili-