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CHEZ LES SARAS


Toute la région du pays des Saras est boisée, coupée de marais et d’étangs semés de riz. Le paysage est fort sauvage. On y trouve en abondance les fruits du tamarinier que l’on mange au bout d’une année. On enlève l’écorce qui entoure la pulpe agglomérée autour des noyaux, et celle-ci forme alors une espèce de confiture, point mauvaise, mais d’une acidité trop grande pour les Européens. Les naturels ont le palais moins délicat et les dents meilleures ; aussi savourent-ils le tamarin vert ou mûr. Ils le mangent non seulement comme une friandise, mais comme un remède à tous les maux. Ils en font des soupes très rafraîchissantes qui guérissent — paraît-il — fièvre et dysenterie. Les tamariniers atteignent des dimensions colossales ; presque tous dépassent deux mètres de diamètre, et leur ombre couvre plus de neuf cents mètres carrés.

Le pays est baigné de plusieurs marais étendus et peu profonds dont les eaux montent à une température de 40° centigrades alors que le thermo-