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assises au ras du sol, fermées de portes hautes en nattes grossières.

Les Aouyas ont raconté à M. de Béhagle que dans l’E. N.-E. de leur tribu, les musulmans ont livré une grande bataille à un blanc ; ils l’ont tué, ainsi que ses esclaves, et ont pris toutes ses marchandises : il s’agit vraisemblablement du massacre de Crampel.

Les tribus voisines des Aouyas sont les Aoukas et les Ngamas, au nord ; leur pays est traversé par la rivière Gouroungou qui doit être la branche la plus méridionale du Chari, que l’islamisme dans sa marche envahissante occupe depuis longtemps déjà.

Les rivières, en ces lieux, sont fort encaissées. Les eaux sont souvent basses, mais, à l’époque des crues, elles s’élèvent de plus de quinze mètres : aussi aperçoit-on, dans la saison sèche, des dépôts limoneux et des herbes charriées jusque dans les branches élevées des grands arbres. À quelle cause faut-il attribuer ces crues énormes ? Elles sont sans doute provoquées par les orages, car la pente des rivières ne permet de leur supposer qu’une durée momentanée.

Les arbres qui les bordent portent également