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CHEZ LES AOUYAS


Avec la tribu des Aouyas, le type des naturels change : beaucoup ont des traits européens. Sans être grands, ils sont bien faits et légèrement bedonnants. Leurs extrémités sont petites, leur tête généralement rasée. Ils portent peu d’ornements et sont très sociables.

Le tempérament pacifique de cette tribu la rend presque journellement victime des déprédations de ses voisins, les Ngao-Ngapous dont les fusils à deux coups les effrayent horriblement ; aussi les villages sont-ils négligés, les maisons sales et pauvres. Leurs ressources sont précaires : peu de poules, pas de chiens ni de chèvres. On rencontre souvent des villages abandonnés des femmes et des enfants : quelques hommes sont là sac au dos, prêts à fuir, se tenant sur le qui-vive.

Les Aouyas parlent un dialecte Ndry. Leur pays est bien moins peuplé que celui des Mangias. Les villages sont quelquefois éloignés de plus de dix kilomètres. On n’y rencontre aucuns signes extérieurs du fétichisme ; les cases sont mal faites,