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collets, des troncs d’arbres ou des pieux énormes retenus en équilibre par des systèmes ingénieux que le simple froissement d’une paille ou le moindre frôlement fera tomber sur la proie sans défiance, attestent l’ingéniosité des Mangias.

Les plus petites rivières contiennent des poissons, des moules et des crevettes, et les Mangias sont aussi bons pêcheurs que grands chasseurs.

Les coquilles terrestres forment un appoint important dans leur nourriture. Ces crustacés et ces mollusques s’attachent de préférence à la vigne sauvage ; ils sont de deux sortes : l’un à coquille longue de 0m08 et pointue, l’autre de forme courte et massive. Les Mangias les mangent crus.

Le pays offre encore la perdrix, le francolin, la pintade, plusieurs variétés de ramiers et de tourterelles.

Les singes sont rares ; cette rareté tient peut-être à la grande consommation qu’en ont faite les naturels. Quand on l’a décapité, dépouillé et privé de ses avant-bras, le singe, rôti à la broche, peut se servir sur une table sans provoquer trop de répugnance ; il ressemble alors à un lièvre rôti, sa viande est généralement bonne.