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celle des Togbos et des Langouassis : ils paraissent en être moins soigneux.

Comme dans les autres tribus, la femme paraît être une esclave privilégiée : esclave du père, du mari ou du chef. Outre le soin du ménage, l’allaitement et la garde des enfants en bas âge, la fabrication des maisons, des poteries, du pipi et de la mouture du grain, elle est exclusivement chargée des travaux agricoles.

Dans le défrichement des vastes espaces où le mil, le manioc et les plantes potagères sont ensemencés, elle est aidée par les hommes. Ils lui prêtent encore le concours des esclaves mâles et même, au besoin, des hommes libres pour l’ensemencement et les gros travaux de récolte et de remisage ; mais l’entretien lui incombe tout entier.

C’est elle qui construit la partie maçonnée des cases rondes. Elle se sert pour cela de l’argile déjà pétrie par les termites ou fourmis blanches, qu’elle met à s’amollir dans de grands trous pleins d’eau. Une fois bien pétrie cette argile, riche en acide formique, est plus fine que toute autre ; elle se fend moins sous l’action du soleil et est susceptible de recevoir un beau poli, sur lequel parfois