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La population peut se chiffrer approximativement à 40,000 âmes, ou un peu moins de cinq habitants par kilomètre carré.

On n’a que peu de renseignements sur la constitution de la famille et l’organisation politique chez les Mangias.

La polygamie est générale : l’homme qui a plusieurs femmes, possède au moins deux maisons ; l’une où il habite avec l’épouse élue du jour, l’autre pour le reste de la famille. Les enfants mâles sont circoncis. Ils ne portent pas de tatouages, mais en revanche leurs oreilles sont percées de trous nombreux destinés à recevoir des anneaux en fer. L’excision des femmes est une coutume à peu près générale. Celles-ci portent le tongo à la lèvre supérieure, quelquefois le baguéré ou des brins d’herbe dans leurs narines percées. Elles ne s’épilent pas.

Les hommes mutilent leur mâchoire de différentes façons. Les uns s’arrachent les quatre incisives supérieures, les autres se taillent en pointe les dents de devant.

Les Mangias ne savent pas compter : avec bien du mal, en s’aidant des doigts de leurs mains, ils arrivent à compter jusqu’à dix ; au-delà, ils pren-