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large et sa démarche moins élastique ; il est moins intelligent que le Togbo. Il est, en tout cas, moins industrieux et plus taciturne.

Enfin le Mangia, grand, fort, fruste en général, présente deux types distincts et bien accusés. L’un rude, au nez aplati, au front déprimé, a le bas du visage allongé, les pommettes saillantes, les yeux petits. L’autre a le nez busqué, le visage arrondi, la démarche gracieuse et se rapproche davantage du type des autres tribus.

Le Mangia n’est inférieur à aucune tribu comme industrie, ni comme art. Bien des maisons ont des montants découpés au couteau. Il est peu de villages où l’on ne trouve des fétiches sculptés, hommes ou bêtes. On trouve des terres cuites représentant des animaux qui dénotent, de la part des artistes, beaucoup d’esprit d’observation.

La musique est un art très cultivé. Les tam-tams de toute forme, les tambours, les balafons, lyres ou guitares, se trouvent partout en modèles soignés. Enfin l’industrie métallurgique est plus avancée qu’ailleurs. Ils ont des forges bien installées avec des hauts fourneaux en terre glaise dépassant trois mètres d’élévation, des soufflets fixés au sol, faits en poterie recouverte de peaux, et