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DE LA NOUVELLE-FRANCE

gion, « et ensuite beaucoup d’amour et de respect pour la personne royale de Sa Majesté. »

Talon recevait instruction d’inviter les soldats du régiment de Carignan, et des quatre compagnies d’infanterie venues avec M. de Tracy, à demeurer au Canada après l’expédition contre les Iroquois ; et pour cette fin il était autorisé à leur faire des gratifications au nom de Sa Majesté.

La question des dîmes était une de celles que l’intendant avait mission d’étudier avec MM. de Tracy et de Courcelle. Elles avaient été fixées au vingtième par un arrêt du Conseil d’État en 1663, mais, des difficultés s’étant élevées, il s’agissait d’examiner si cette proportion était trop onéreuse pour le pays.

En dernier lieu le roi recommandait à Talon de travailler à faire construire des vaisseaux, de rechercher les bois propres à cette fin, et d’en empêcher l’abatis ; d’éprouver la fertilité des terres et de constater si, outre le blé nécessaire à l’approvisionnement de la colonie, il ne serait pas facile de leur faire produire les légumes et le chanvre ; d’étudier les moyens propres à assurer l’accroissement du bétail. Et il terminait en lui enjoignant d’être « fort soigneux à l’informer de tout ce qui se passait au dit pays et d’envoyer à Sa Majesté les observations qu’il aurait faites sur la présente instruction. » Le tout était « fait à Paris, le 27ème mars 1665, » signé « Louis », et contresigné « de Lionne, » comme la commission d’intendant.

Dans cette pièce si importante on retrouve à chaque page la pensée et les préceptes de Colbert, doublés de l’adhésion intelligente et de la volonté réfléchie de Louis XIV. On y saisit sur le vif et dans toute sa réalité