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JEAN TALON, INTENDANT

d’après le pouvoir à lui donné ainsi qu’à MM. de Tracy et de Courcelle, ils devaient lui faire faire un procès et l’envoyer prisonnier en France, si les accusations contre lui étaient trouvées fondées.

Le mémoire parlait aussi de la guerre contre les Iroquois et des troupes qui allaient être expédiées pour exterminer ces barbares. Outre les quatre compagnies qui accompagnaient M. de Tracy, Louis XIV faisait passer au Canada « mille bons hommes, sous la conduite du sieur de Salières, ancien maréchal de camp d’infanterie, avec toutes les munitions de guerre et de bouche estimées nécessaires pour cette entreprise ». L’intention du roi était que Talon assistât à tous les conseils de guerre et s’appliquât à fournir aux troupes tout ce qui leur serait nécessaire.

Après l’expédition, Talon devait s’occuper, de concert avec le lieutenant-général et le gouverneur, à réorganiser le Conseil Souverain. « Sa principale application, disait le mémoire, doit être à faire régner la justice sans distinction de qui que ce soit, en prenant garde que le Conseil Souverain la rende toujours avec intégrité sans nulle cabale et sans frais. Et quoiqu’il lui soit conféré l’autorité de juger seul, souverainement et en dernier ressort les causes civiles, il sera bon, néanmoins, qu’il ne s’en serve pas que dans une nécessité absolue, étant de conséquence de traiter les affaires dans leur ordre naturel et de n’en point sortir que par des occasions indispensables. »

Talon était également exhorté à faire de bons règlements pour la police, « les fondant s’il se peut, sur l’exemple de ceux qui sont en vigueur dans les villes du royaume où l’ordre est mieux établi. » Il lui était en