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JEAN TALON, INTENDANT

à cette fin jeté les yeux sur vous pour la particulière confiance que nous avons en votre expérience, bonne conduite et intégrité, qui sont des qualités dont vous avez donné des preuves en toutes les occasions que vous avez eues de faire paraître votre affection pour notre service. »

Les pouvoirs conférés à Talon étaient très étendus. Il était nommé intendant de la justice, police et finances pour les « pays de Canada, Acadie et île de Terreneuve et autres pays de la France septentrionale. » Il recevait instruction d’assister aux conseils de guerre tenus par MM. de Tracy et de Courcelle ; d’entendre les plaintes des peuples et des gens de guerre, et « sur tous excès, torts et violences, de leur rendre bonne et briève justice » ; d’informer relativement aux entreprises et menées contre le service du roi, de procéder contre les coupables de tous crimes, de quelque qualité et condition qu’ils fussent, et généralement de connaître de tous crimes, abus, délits et malversations ; de présider au Conseil Souverain en l’absence de MM. de Tracy et de Courcelle ; de juger souverainement seul en matières civiles et de tout ordonner « ainsi qu’il verrait être juste et à propos, le roi validant dès à présent comme pour lors les jugements qui seraient rendus par lui, tout ainsi que s’ils étaient émanés des cours souveraines, nonobstant toutes récusations, prise à partie, édits, ordonnances et autres choses à ce contraires » ; d’avoir l’œil à la direction, au maniement et à la distribution des deniers royaux, pour l’entretien des gens de guerre, et aussi aux mines, munitions, réparations, fortifications, emprunts et contributions ; de vérifier et arrêter les états et ordonnances et de se faire représenter les