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CHAPITRE III


La commission de l’intendant Talon. — Ses pouvoirs sont considérables. — Sa tâche est ardue. — Entrevues avec Louis XIV et Colbert. — Les instructions royales. — Fâcheux préjugés. — Inexactitudes. — La Compagnie des Indes Occidentales. — Son organisation. — Ses prérogatives et ses obligations. — Dualisme politique et administratif : le roi et la compagnie. — La question du rapprochement des habitations. — Recommandations diverses. — Talon à la Rochelle. — Ses lettres à Colbert. — Il part pour le Canada.


C’est le 23 mars 1665 que Jean Talon fut officiellement nommé intendant de la Nouvelle-France. Sa commission fut signée ce jour-là par Louis XIV et contresignée par M. de Lionne[1]. Voici le début de cette pièce : « Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre ; à notre amé et féal conseiller en nos conseils, le sieur Talon, salut. Considérant que pour le bien de nos peuples et le règlement de la justice, police et finances en nos pays du Canada, il est nécessaire d’établir en la charge d’intendant sur les lieux, une personne capable pour nous y servir dignement, nous avons

  1. Lionne était secrétaire d’État, Colbert ne l’était pas encore. Or « un secrétaire d’État seul pouvait contresigner les lettres et ordres du roi relatifs à la marine (et aux colonies), et Colbert ne le fut qu’en 1669. Le ministre de Lionne continua donc de contresigner jusqu’à cette époque une partie du travail de Colbert. » (Histoire de Colbert, par P. Clément, vol. I, p. 405).