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APPENDICE

plois dont il a plu à Sa Majesté de m’honorer, dès avant que je n’aie rien des biens de ma famille, et reconnaissant le droit qu’a Sa Majesté de disposer sommairement de tout ce bien, je veux et entends que ceux qui prendront quelque part à ce mon testament fassent connaître à Sa Majesté que je n’ai prétendu disposer d’aucunes choses que sous son bon plaisir ; et s’il est que mon testament ait lieu, ils reconnaissent ce qui leur est ordonné ou légué comme une grâce qu’elle a la bonté de leur faire, qui doit les engager à s’attacher à son service, à quoi je les invite, leur proposant l’exemple de six de leurs oncles, mes frères, qui s’y sont sacrifiés, sans compter le trop faible zèle que j’ai eu pour le même service. Supposant de la part du Roi la permission de disposer du bien qu’il m’a fait, je veux et ordonne que sur le total de mon bien, par préférence à toutes autres choses, toutes les dettes légitimes que je peux avoir contractées ou pour moi ou pour feu mes frères, desquels je peux avoir hérité, soient ponctuellement acquittées.

Qu’ensuite il soit fondé une messe annuelle et perpétuelle chaque jour de l’année, de même qu’à mon anniversaire aussi perpétuel à même jour que celui de mon trépas, autant qu’il sera possible, d’une grande messe des morts, le célébrant de laquelle sera assisté d’un diacre et d’un sous-diacre, avec des choristes vêtus de chappes, et la dite messe précédée de l’office des morts ou le même jour ou la veille d’icelle, et que la dite fondation se fasse dans l’église de l’abbaye de Toussaints de Châlons, pour demander à Dieu qu’il plaise à sa miséricorde de me remettre les peines du purgatoire auxquelles il aurait pu me condamner, de même que celles que mes père et mère, frères et sœurs, neveux, nièces et autres mes parents, peuvent encore souffrir pour remplir les justes jugements.

Que par le contrat qui sera fait de cette fondation, du consentement du Très Révérend Père Général de l’ordre des chanoines réguliers et supérieur de la communauté des Religieux de Toussaints, ils soient obligés le dimanche précédent les anniversaires de faire avertir par une bulle le chef de ma famille résidant à Châlons, et deux ou trois des principaux des miens parents, afin qu’ils puissent y assister s’ils en ont