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APPENDICE

Devenu propriétaire du comté d’Orsainville, Mgr  de Saint-Vallier en fit donation le même jour à l’hôpital général, « à condition que la dite terre ne pourra être vendue ni aliénée pour quelque cause et sous quelque prétexte que ce soit. » (Acte de donation passé à Paris devant Bonhomme et Duport, le 10 mars 1696).

Les PP. Jésuites s’opposèrent à l’insinuation de la donation et produisirent leurs moyens d’opposition. Ils réclamaient : 1° Les terres des trois bourgs expropriés par Talon en 1666. 2° Une rectification de bornes entre le comté d’Orsainville (autrefois le fief des Islets) et leur seigneurie de Notre-Dame-des-Anges, en vertu d’un acte passé le 8 juin 1664, par devant Duquet, notaire à Québec, entre les dits Pères Jésuites et Guillaume Fournier alors propriétaire des Islets. Cet acte établissait entre les deux domaines un nouveau rumb de vent pour lequel les Pères donnèrent une somme assez considérable. Cependant, malgré cet acte, les propriétaires successifs du fief des Islets avaient continué à jouir des terres qui, d’après le nouveau rumb de vent, devaient faire partie de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges. Il y avait là, suivant les RR. PP., une différence de près de trois lieues de terres. 3° Les rentes, redevances et fruits « perçus des dites terres en litige » depuis 1666. La pièce où nous puisons tous ces renseignements concluait comme suit : « Voilà les prétentions des Pères Jésuites, nonobstant quoi si messieurs les administrateurs de l’hôpital général, à qui on nous assure que Monseigneur l’Évêque a fait donation de la Comté d’Orsainville et de ses dépendances, veulent quelque accommodement, comme ils nous ont fait l’honneur de nous le proposer : Pour favoriser autant qu’il est en nous le dit hôpital et son établissement, nous nous relâchons 1° de ce que nous avons marqué dans le troisième article, à savoir de ne point répéter les provenus des dits villages et terres depuis que nous avons intenté action, et nous lui donnons encore volontiers ce qui nous pourrait être adjugé à l’encontre des héritiers de feu M. Talon. 2° Nous cédons aussi volontiers en faveur du dit hôpital le rumb de vent que nous avons acheté du dit sieur Guillaume Fournier et nous voulons bien suivre le reste de la seigneurie le nord-ouest quart de nord et non pas le nord-ouest, comme si la dite transaction n’avait point été faite, ce qui donne au dit hôpital près de