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APPENDICE

unis. Mais après la mort de Talon, les Pères intentèrent une action à son héritier pour la propriété des terres qui leur avaient été enlevées en 1666. Cette action fut signifiée à Jean-François Talon, à Paris, le 24 octobre 1695.

Le 10 mars 1696, par l’intermédiaire de sa mère et de sa sœur, il vendit son comté d’Orsainville à Mgr  de St-Vallier, qui voulait en doter l’hôpital général fondé par lui. Voici quelques extraits du contrat de vente :

« Geneviève Leduc, veuve de François Talon, Conseiller et maître d’hôtel du Roy, demeurant rue du Bac, paroisse de Saint-Sulpice, et demoiselle Geneviève Talon, fille majeure demeurant avec dame Geneviève Talon sa mère, au nom et comme procuratrices de messire François Talon, comte d’Orsainville, conseiller du roi, commissaire général de la marine, légataire universel de messire Jean Talon son oncle, aussi comte d’Orsainville, conseiller du roi en ses conseils, ci-devant secrétaire du cabinet et premier valet de la garde-robe du roi, fondées de sa procuration passée devant Levasseur et Henry, notaires, le 15 juin 1695, » vendent, cèdent, délaissent, etc., « à illustrissime et révérendissime père en Dieu Messire Jean-Baptiste de la Croix de St-Vallier, évêque de Québec en la Nouvelle-France, demeurant ordinairement en la ville de Québec, étant de présent en cette ville, logé au séminaire de St-Sulpice, rue Féron, à ce présent et acceptant, acquéreur pour lui, ses héritiers ou ayants cause, la terre, seigneurie et comté d’Orsainville, ci-devant appelée la terre, fief, seigneurie et baronnie des Islets, avec les terres qui peuvent y avoir été jointes et unies, le tout au pays de Canada ou Nouvelle-France, près de la dite ville de Québec, avec droit de la justice haute, moyenne et basse, fruits, profits, rentes, redevances et autres droits de quelque nature qu’ils soient, circonstances et dépendances, ainsi que le tout se poursuit et se comporte, sans aucune réserve, si ce n’est seulement du nom, titre et dignité de comte d’Orsainville que la dite dame et demoiselle venderesses au dit nom, ont expressément réservé au dit sieur Jean-François Talon, avec les honneurs, armes, rang et prééminence y attachés et accordés par Sa Majesté au dit feu sieur Talon, ses hoirs et ayants cause. »

La dite vente était faite « moyennant la somme de six mille