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APPENDICE

qu’au bien public, et de tout un pays, et par la considération d’un particulier n’embrasser pas le général, surtout en chose notable.

Si même ayant reçu commandement d’établir quarante familles que Sa Majesté veut envoyer au printemps prochain et à cet effet leur préparer des habitations en forme de bourgades toutes cultivées et ensemencées, il peut, par la considération du même intérêt d’un particulier prendre un espace de terre couverte de bois en un lieu où ces pauvres familles seront plus exposées et plus éloignées des secours qui leur seront nécessaires dans les premiers temps, pouvant en prendre une autre couverte aussi de bois, et non en valeur, qui peut non seulement être plus commode aux dites familles mais plus utiles au corps de l’état.

En un mot si ce sujet sachant et connaissant parfaitement que ce qu’il fait est beaucoup plus conforme aux intentions qu’il a reçues de ses supérieurs, au service de son roi, et au bien public qu’il doit procurer de toutes ses forces, que tout ce qu’on lui peut proposer ailleurs, peut changer de dessein pour l’intérêt d’un seul ou d’une Communauté ne faisant qu’un membre en l’État.

Talon

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Copie de la Réponse au dit billet et au dit Cas par manière de requête.


Monseigneur,


Nous ne doutons point que vous ne puissiez décider le cas qu’il vous a plu nous proposer, mieux que nous, attendu que vous croyez que ce sont affaires d’État, et que d’ailleurs l’intérêt nous ferait trouver moins de créance, et partant nous arrêtant à la conclusion de notre requête, nous vous supplions derechef très humblement d’avoir agréable de nous donner au moins un petit témoignage de votre main, comme vous avez jugé cela nécessaire pour le service et la satisfaction de Sa Majesté.

Que si cela même ne vous agrée pas, nous nous désistons volontiers de vous le demander ne désirant rien plus que de vous témoigner que nous sommes les très soumis et très obéissants sujets du roi et vos très humbles serviteurs.

À Québec, le 27 Janv. 1666.