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JEAN TALON, INTENDANT

de peine à me résoudre à vous satisfaire en ce point que cette maison de Dieu sur laquelle cette gratification tombe étant principalement destinée pour le soulagement des pauvres malades qui fait le principal objet des aumônes de Sa Majesté, ce même soulagement ne leur peut être procuré que par le charitable ministère des religieuses qui en font la partie la plus animée et la plus utile, comme la plus agissante ; pourquoi j’estime qu’elles peuvent, des deux mille livres, monnaie de France, en faire tourner à leur profit huit cents, mettant les douze cents restant sur le compte des pauvres ; le tout sous le bon plaisir de Sa Majesté, que je suppose pour l’année courante, et que je demande pour la suivante, si elle continue cette aumône ; invitant toute votre communauté à reconnaître cette grâce par la continuation de ses prières pour la personne sacrée de Sa Majesté et pour sa maison royale. Par anticipation je vous souhaite, Madame, une bonne et heureuse année. Je la souhaite pareille à toute votre communauté, et à Madame Dailleboust une pas moins remplie des grâces du ciel et de la terre, et je vous assure que je suis en finissant et commençant votre très humble et très obéissant serviteur[1]. »

Voici une autre lettre, écrite par Talon à la Mère Juchereau de Saint-Ignace : « À Paris, ce 4 juin 1687. —

  1. Archives de l’Hôtel-Dieu de Québec. — Depuis 1664, les biens et les revenus de cette maison étaient divisés en deux parts : il y avait ce qu’on appelait « le bien des pauvres », qui était affecté spécialement au soutien des malades et des misérables recueillis à l’Hôtel-Dieu ; et il y avait le bien des hospitalières, consacré à l’entretien des religieuses et aux besoins de la communauté. (Histoire de l’Hôtel-Dieu, pp. 164 et suiv.)