Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/484

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
473
DE LA NOUVELLE-FRANCE

« On a cru que M. Talon voulait prendre occasion de tout ceci pour faire connaître à la cour qu’il était disposé d’aller en Canada dans le temps qu’on parlait du changement du gouverneur et de l’intendant. En second lieu qu’il aurait voulu y passer pour soutenir M. Perrot qui sera rappelé comme on croit. Monsieur Talon a demandé ou devait demander au roi, car il était en quartier[1], qu’il lui plût accorder des commissaires pour examiner les accusations qu’on fait contre M. Perrot, que s’il se trouvait coupable des choses dont on le chargeait qu’il était juste qu’il fût puni, mais que s’il ne l’était pas Sa Majesté ne permettraient pas qu’il fut opprimé, etc. Si M. Talon avait obtenu que M. Perrot fût resté cette année et qu’on eût donné des commissaires, M. Talon l’aurait soutenu, s’il avait été sur les lieux. Quoique la cour ne se soit pas encore déclarée on croit que M. de Frontenac, M. l’intendant et M. Perrot seront révoqués ; il n’y a pas néanmoins certitude si grande de M. Duchesneau car on est convaincu à la cour de sa bonne conduite et qu’il n’a pas le tort ; si ce n’est que l’on ne voudra pas révoquer M. de Frontenac qu’on ne le rappelle pour ne pas porter atteinte à l’autorité[2]. »

Dans la pensée de M. Dudouyt, le projet d’hôpital pouvait entraîner le retour de M. Talon au Canada comme intendant ou gouverneur, et cela ne lui semblait pas désirable. Nous avons vu au cours de cet ouvrage que Mgr  de Laval et le clergé avaient à se plaindre de

  1. — Comme premier valet de garde-robe. Les quatre valets de garde-robe servaient par quartiers, et se relevaient de trois mois en trois mois.
  2. M. Dudouyt à Mgr  de Laval, mars 1682 ; Arch. sém. de Québec.