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JEAN TALON, INTENDANT

et, de plus, il continuait à s’intéresser aux établissements et aux institutions de la Nouvelle-France. Il songea même sérieusement à revenir ici pour y fonder un hôpital général. On lit dans une lettre de M. Dudouyt à Mgr  de Laval : « Hôpital général pour Québec. Mademoiselle Dupuy a parlé ici à M. Talon pour trouver les moyens d’établir à Québec un hôpital général. Il a dit qu’il baillerait pour cela la brasserie et tout ce qu’il a en Canada moyennant que le roi lui donnât en France quelque récompense pour cela. Il est vrai que cette œuvre serait très utile pour le pays et que M. Talon y travaillerait très volontiers s’il espérait se défaire par ce moyen de ce qu’il a en Canada ; mais il aurait fallu prendre d’autres mesures avant que de proposer la chose et que vous en eussiez, avec M. le gouverneur et l’intendant, représenté la nécessité au roi qui a de la considération pour de semblables œuvres, et alors on aurait engagé les personnes de piété à poursuivre et à demander l’exécution de la chose. Vous m’en écrirez votre sentiment l’année prochaine[1]. »

    Comporté — de leurs dires, déclarations et réponses, le Conseil décida que, « comme ce pays est éloigné de plus de douze cents lieues de l’ancienne France, et que ce serait ruiner les sujets du roi établis en ce dit pays s’ils étaient obligés de plaider ailleurs, Sa Majesté sera très humblement priée de faire défense à l’avenir à toutes personnes de traduire les habitants domiciliés en ce pays, soit aux requêtes du palais ou de l’hôtel, ou par devant autres juges que de ce pays ».(Jugements du Conseil Souverain, vol. II, p. 725.)

    Madame Perrot et M. Rouer de Villeray agirent aussi comme procureurs de Talon.

  1. M. Dudouyt à Mgr  de Laval, 9 mars 1681 ; Arch. du séminaire de Québec.