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JEAN TALON, INTENDANT

livres[1] ; la maison Godefroy, que 500 livres[2] ; et le comté d’Orsainville que 7,000 livres, monnaie de France[3]. Comme on le voit, l’écart entre les deux séries d’estimations était énorme. Évidemment si Talon mettait les choses au mieux, Meulles les mettait au pire. Ce qui est certain, c’est que l’absence du maître devait déprécier notablement ses propriétés.

Après bien des pourparlers, Talon vendit au roi, en 1685, le bâtiment de la brasserie que l’intendant de Meulles proposait de transformer en palais pour sa propre résidence et pour les séances du Conseil, aussi bien

    Lambert Dumont en 1687. (Greffe Genaple, acte du 4 novembre 1687).

    Suivant M. de Meulles, la maison de la côte de la Montagne où M. Duchesneau avait demeuré, consistait simplement en un petit pavillon de pierre, sans cave, dont le plancher et la couverture ne valaient rien, et en une aile de charpente toute pourrie et ouverte de toutes parts, prête à tomber. « La place est belle et grande et peut valoir 1000 écus du Canada, estimées 4500 livres monnaie de France. »

  1. — « Un quart de la brasserie est bâtie de pierre, disait M. de Meulles, et le reste de charpente en très méchant état. La dite maison étant presque tout abandonnée, elle peut valoir 2000 écus monnaie du Canada. »
  2. — « Plus une petite maison sans planches et sans fenêtres, tout à fait abandonnée. »
  3. — « Le comté d’Orsainville est affermé à 600 livres ; le fermier est à la fin de son bail, et m’a affirmé qu’il s’y était ruiné, et que quand on lui voudrait donner pour 300 livres par an, il ne la prendrait pas. Elle est mal bâtie de charpente et si méchante qu’il semble en marchant dans les chambres qu’elle aille tomber. »

    Tous ces détails sont tirés de la lettre écrite par M. de Meulles au ministre, le 12 novembre 1682. (Arch. féd., Canada, corr. gén., vol. VI).