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JEAN TALON, INTENDANT

sur la situation de la Nouvelle-France et ses perspectives d’avenir. Après tout ce que nous avons vu dans les précédents chapitres, l’analyse de ces mémoires serait ici un hors-d’œuvre.

Allons-nous maintenant dire adieu à Talon, et nous séparer de lui au moment où il cesse d’être directement en contact avec le Canada français ? Pas encore : nous voulons, au contraire, essayer de le suivre jusqu’au terme de son existence laborieuse. La dernière partie de sa carrière est jusqu’aujourd’hui restée dans une ombre à peu près complète. Dès qu’il disparaît de notre histoire, il semble que sa vie disparaisse du plein jour, et se confonde avec une foule d’autres dont la postérité n’a cure. Nos historiens le perdent naturellement de vue en poursuivant l’étude de nos annales, où d’autres personnages occupent la scène. On constate par une pièce officielle qu’il est devenu comte d’Orsainville. On sait vaguement qu’il a été capitaine du château de Mariemont, secrétaire du cabinet, valet de garde-robe. Et c’est tout. Combien d’années a-t-il survécu à sa glorieuse intendance canadienne ? Quel rôle a-t-il joué en France ? Où est-il mort ? On ne saurait répondre à ces questions. M. Rameau écrit en 1859 : « Lorsqu’il quitta le Canada après lui avoir donné l’organisation et la vie, il abandonna la seigneurie et le titre de comte, rentra obscurément dans la vie administrative et finit sa carrière en laissant un nom ignoré. » À la fin de la notice que M. Bibaud lui consacre dans son Panthéon canadien, nous lisons : « Il vivait à Paris en 1680, ayant traduit, cette année-là, devant le Conseil d’État, le prévôt des maréchaux de France en Canada. Ce qui obligea le Conseil Supérieur de réclamer. »